Vous avez dit Whiplash ?
On appelle whiplash le mécanisme lésionnel résultant d’une décélération brutale du corps, et associant une hyperflexion puis une hyperextension du rachis cervical. Classiquement, on retrouve ce type de traumatisme lors d’une collision impliquant deux véhicules.
La Quebec Task Force Classification of Whiplash Associated Disorders nous permet d’apprécier la gravité des lésions associées au whiplash. Ainsi, le Grade 0 représente une victime n’ayant aucune plainte ou signe physique. Les Grade 2 à 4 représentent les victimes ayant des plaintes (douleurs, etc.), des signes physiques (diminution d’amplitudes articulaires, etc.), psychologiques, neurologiques ou radiologiques.
Le traumatisme en lui même peut affecter l’ensemble des structures du rachis cervical (éléments musculaires, disco-ligamentaires, vasculo-nerveux, etc.), de tel sorte qu’à chaque whiplash, peut survenir une combinaison unique de lésions, faisant ainsi varier au cas par cas le pronostic et le traitement à mettre en place.
En phase aiguë, si l’on envisage classiquement la présence de douleurs cervicales, occipitales, interscapulaires, et de contractures musculaires paravertébrales, d’autres signes peuvent venir aggraver le tableau clinique.
Quels sont les symptômes que l’on peut retrouver, après un whiplash ?
Parmi la diversité des symptômes que l’on peut retrouver, il faudra prêter attention à la survenue de signes tels que :
des nausées,
des acouphènes
des céphalées et/ou douleurs rétro-orbitaires,
une photophobie
de l’irratibilité
des difficulté de concentration
des troubles du sommeil
des dysesthésies du membre supérieur.
Les signes d’ordre psychique ne sont pas en reste. Ainsi, Carrol et al., ont mis en évidence l’apparition significative de symptômes de type dépression, anxiété, peur, frustration, et colère, associés à des douleurs cervicales, dans les 6 semaines après un whiplash.
Pourquoi est-ce important ?
Avoir des multiples symptômes après un whiplash est chose commune, et ceux-ci sont bien souvent non spécifiques. Mais ils démontrent que les troubles associés aux whiplash ne sont pas des problèmes isolés, et forment au contraire un tout, amenant certains auteurs à les considérer comme une pathologie systémique. Ceci reflétant le contexte biopsychosocial dans lequel est survenu le traumatisme.
Des exemples ?
Effectuer un bilan prenant en compte tout les aspects du whiplash, qui formera la clé de voute de notre traitement.
Prendre en compte l’anxiété, même plusieurs semaines après le traumatisme, pour réduire l’influence sur les douleurs, par de l’écoute, de l’éducation thérapeutique.
Privilégier le développement de stratégie active de lutte contre les douleurs.
Cibler son traitement, non pas en se focalisant sur les dommages physiques (entorse cervicale, contracture musculaire), mais sur la gestion des douleurs et la mobilisation précoce.
Cette approche, qui n’est pas sans rappeler les modèles les plus récents de prise en charge des douleurs, est à ce jour parmi les plus plébiscitées dans les études scientifiques.
Le Saviez-Vous ?
En phase aiguë, l’examen radiologique ne montre pas nécessairement de signes de whiplash. Cette absence de signe radiologique peut être source de frustration pour le patient présentant des symptômes qui ne serait pas visibles à l’imagerie.
À distance du traumatisme, la radiographie dans le plan sagittal pourra mettre en évidence un effacement de la courbure cervicale, un rétrécissement des espace intervertébraux ou une uncarthrose.
Take Home Message
« Restez actif et vivez normalement ! » C’est le conseil que l’on peut typiquement donner à un patient victime de whiplash.
Besoin d'une formation sur les cervicalgies : C'est ici