Acétaminophène !
Ce nom ne vous dit peut- être rien, mais il s’agit d’une des molécules les plus fréquemment utilisées chez les patients consultant un kinésithérapeute. Ce médicament est disponible en vente libre fait aussi très souvent parti des prescriptions médicales de première intention dans le traitement des douleurs d’intensité faible à modérée. Vous connaissez en revanche très certainement l’autre nom de cette molécule : le paracétamol.
Savez-vous que son utilisation est contestée dans les rachialgies et dans le traitement de l’arthrose de la hanche et du genou ?
Le paracétamol, piqûre de rappel ...
Le paracétamol est une molécule similaire aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pour sa capacité antipyrétique et antalgique sur les douleurs d’intensité faible à modérée. À l’inverse des AINS et des dérivés d’opiacés, le paracétamol a l’avantage de présenter peu d’effets secondaires pouvant affecter la vie quotidienne du patient.
Dans le cas où le patient présente des douleurs d’intensité faibles à modérée, sans inflammation, le paracétamol permettra donc d’effectuer des séances de rééducation en bénéficiant d’une réduction des douleurs, sans perte de concentration ou d’attention. Son utilisation, bien que particulièrement fréquente, n’en reste pas moins controversée.
Que dit la littérature ?
Une revue systématique publiée dans le très célèbre British Medical Journal en 2015 a comparé des études randomisées contrôlées évaluant l’efficacité et l’innocuité du paracétamol par rapport à un placebo, dans les rachialgies, ainsi que dans le cas de l’arthrose de la hanche et du genou. Cette méta-analyse conclue sur une inefficacité dans le traitement des lombalgies et un bénéfice à court terme pour l’arthrose de la hanche et du genou. De quoi remettre en perspective les recommandations pour l’utilisation du paracétamol comme antalgique de première intention.
Pourquoi c’est important ?
En tant que kinésithérapeute, l’intérêt est double : D’une part, notre qualité de professionnel de santé nous amène à développer des connaissances suffisantes pour faire face aux questions simples sur l’utilisation de ce médicament en vente libre, notamment dans le cadre de la rééducation. D’autre part, cette problématique nous ramène au coeur de notre métier ! En effet, l’exercice physique et l’éducation du patient ont des incidences considérables sur l’antalgie dans le domaine des rachialgies et de l’arthrose.
En conclusion
- Le paracétamol est un médicament en vente libre, et donc particulièrement susceptible d’être mal utilisé. Notre rôle de professionnel de santé est de détecter ces mésusages, et de réorienter le patient si nécessaire.
- L’utilisation du paracétamol est intéressante pour diminuer les douleurs d’intensité faible à modérée, sans les effets secondaires des AINS et des opiacés.
- L’exercice physique, l’éducation et la prévention restent des éléments clés du traitement des douleurs.
Le saviez vous ?
Attention aux mésusages !
Bien que les effets secondaires soient rares, quelques précautions restent de mises :
- « Chez l’adulte de plus de 50 kg, la dose totale de paracétamol ne doit pas excéder 4g par jour ».
- « L’administration de paracétamol peut exceptionnellement entraîner une toxicité hépatique, même à dose thérapeutique, après un traitement de courte durée et chez des patients sans antécédent de troubles hépatiques : attention à la consommation d’alcool associée ».
- Interactions possibles avec certains anticoagulants (AVK et warfarine). Source : Vidal 2017.
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